2ème pilier : fr. 1.- sur 5.- ne profite pas aux assurés

Rudolf Strahm, ancien « Monsieur Prix », a publié dans le Tages-Anzeiger du 10 juillet 2012 un article percutant et qui a été cité partout, vu les qualités d’analyse économique de cet auteur.

Les institutions de prévoyance professionnelle collectives ou autonomes, qui gèrent environ 700 milliards, n’expliquent pas pourquoi leurs frais et pertes sont si élevés. Elles se bornent à parler de « sous-couverture ». Cette situation est assez souvent catastrophique pour les caisses des employés publics qui doivent être renflouées par les contribuables.

Il ne suffit pas, selon Strahm, de se réfugier derrière la « mauvaise évolution des marchés » ou d’invoquer le vieillissement de la population. Il faut « creuser » pour trouver les véritables raisons, qui sont :

–          les frais élevés d’administration et de gestion de fonds,

–          les investissements risqués dans des produits financiers louches.

Sans même tenir compte des pertes sur investissements, les montants enlevés aux assurés, selon une étude de l’OFAS, sont au total d’environ 5,7 milliards de francs par année (pour les 2300 caisses de pensions de Suisse). Cette somme, soit approximativement 1% de tous les avoirs, suffit hélas à « tuer tout rendement ».

Comme remède, les spécialistes des caisses de pensions proposent de diminuer les rentes, en abaissant le taux de conversion. Ces experts sont bien souvent eux-mêmes des gérants de fonds de pensions, comme par exemple le Prof. Martin Janssen !
Strahm exige une transparence totale des coûts, qui doivent être exprimés en francs par assuré et en pourcent des avoirs. Il faut ensuite des règles plus strictes sur les investissements, qui ne doivent pas être spéculatifs (Hedge Funds, Fonds de Private Equity, spéculation sur les matières premières, etc).

Il faut ensuite que les honoraires des « experts », y compris les rétrocessions, provisions, etc. soient clairement indiqués.

Strahm exige ensuite une responsabilité personnelle de ces multiples « conseillers ».

Strahm conclut en disant que ces mesures rigoureuses de contrôle se justifient s’agissant d’une épargne obligatoire. Il faut reconstruire la confiance dans le système du 2ème pilier. Ce n’est qu’ensuite qu’on pourra éventuellement étudier des modifications sur les rentes, en se souvenant que le peuple n’en veut pas puisqu’il avait rejeté un tel projet, portant sur la baisse du taux de conversion, par 73% en 2010.

Notre commentaire :

Enfin quelqu’un qui parle clair, mais dont on peut malheureusement craindre que la voix reste sans écho tant le lobby des caisses de pensions est puissant, épaulé par les assureurs qui d’ailleurs – Strahm aurait pu l’ajouter – puisent largement dans les fonds de pensions pour rémunérer … leurs actionnaires !

Coup du lapin en r.c. : la solution reste différente de celle des assurances sociales / coût élevé de la procédure

G. est victime d’une collision par l’arrière entraînant une distorsion de la nuque et une invalidité durable de 20%. Il admet toutefois les expertises affirmant que les douleurs ressenties dans la mâchoire supérieure peuvent résulter d’une affection antérieure, qui compte pour env. la moitié.  Reste la question des 10%.  G. réclame plus de Fr. 400’000.-

La Cour zurichoise rejette son action, en application des critères plus sévères de l’assurance sociale (LAA). G. recourt au TF

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